Outils pour utilisateurs

Outils du site


faq:l_instrument

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
faq:l_instrument [2013/09/15 14:11]
dickie [Historique] - Compléments
faq:l_instrument [2015/05/27 11:50] (Version actuelle)
dickie [La dénomination des registres]
Ligne 10: Ligne 10:
 ==== Historique ==== ==== Historique ====
  
-(excellent historique trouvé sur le site http://www.clarinette-clarinettes.com, qui a disparu)+(la base de cet excellent historique a été trouvée sur le site http://www.clarinette-clarinettes.com, qui a disparu)
  
-L'ancêtre de la clarinette est le chalumeau. Vers 1690, J.-C. Denner, facteur d'instrument à  Nuremberg, inventa la clarinette à  partir du chalumeau. Elle avait huit trous, deux clés et un pavillon. L'anche était en contact avec les lèvres de  l'instrumentiste contrairement au chalumeau. En variant la pression des lèvres, il était alors possible de «sortir» des sons harmoniques. La principale innovation est la clé de quintoiement - appelée aussi clé de registre - permettant l'élargissement de la tessiture dans l'aigu, étendue sur presque trois octaves, avec cependant des trous dans la gamme.+L'ancêtre de la clarinette est le chalumeau. Vers 1690, J.-C. Denner, facteur d'instrument à  Nuremberg, inventa la clarinette à  partir du chalumeau. Les témoignages écrits qui ont été retrouvés montrent que ce facteur d’instruments très astucieux a cherché dans un premier temps à améliorer le « chalumeau », instrument populaire très ancien mais doté d’une tessiture (étendue de notes) très restreinte, et d’une justesse hasardeuse. 
 +Les perfectionnements apportés à ce chalumeau ont été si importants (ajout de clés, modification de la perce et de l’embouchure) qu’un instrument d’un genre nouveau était né, offrant plus de possibilités sonores, et devenant donc parfaitement adapté à la musique savante. 
 +La première clarinette avait huit trous, deux clés et un pavillon. L'anche était en contact avec les lèvres de  l'instrumentiste contrairement au chalumeau. En variant la pression des lèvres, il était alors possible de «sortir» des sons harmoniques. La principale innovation est la clé de quintoiement - appelée aussi clé de registre - permettant l'élargissement de la tessiture dans l'aigu, étendue sur presque trois octaves, avec cependant des trous dans la gamme.
  
 Le mot clarinette vient de la sonorité de son registre aigu que l'on appelle encore aujourd'hui clairon, et de sa sonorité proche à  l'époque d'une petite trompette dénommée clarino. C'est ce registre du clairon qui intéressa en premier les compositeurs. Cependant, cette première ébauche restait encore très rudimentaire et possédait de nombreuses lacunes. Les différents registres n'étaient pas du tout homogènes ; la justesse était très approximative en raison du percement des trous suivant l'écartement naturel des doigts ; la virtuosité demeurait limitée avec de nombreux doigtés fourchus ; la sonorité était criarde. Une troisième clé fut ajoutée vers 1740 par Fritz Barthold. À la fin du XVIIIe siècle, elle possédait cinq voire six clés. Le mot clarinette vient de la sonorité de son registre aigu que l'on appelle encore aujourd'hui clairon, et de sa sonorité proche à  l'époque d'une petite trompette dénommée clarino. C'est ce registre du clairon qui intéressa en premier les compositeurs. Cependant, cette première ébauche restait encore très rudimentaire et possédait de nombreuses lacunes. Les différents registres n'étaient pas du tout homogènes ; la justesse était très approximative en raison du percement des trous suivant l'écartement naturel des doigts ; la virtuosité demeurait limitée avec de nombreux doigtés fourchus ; la sonorité était criarde. Une troisième clé fut ajoutée vers 1740 par Fritz Barthold. À la fin du XVIIIe siècle, elle possédait cinq voire six clés.
Ligne 18: Ligne 20:
 La clarinette a des caractéristiques exceptionnelles par rapport aux autres instruments de la famille des vents. Tout d'abord, elle est la seule à  avoir une perce cylindrique, alors qu'habituellement, la perce des instruments à  vent est conique. La perce cylindrique amène à  une autre constatation. La clé de registre, au lieu d'octavier, quintoie ! Par exemple, quand on joue un Do3 et que l'on actionne la clé de registre, on obtient un Sol4 ! La clé de registre qui quintoie et la perce cylindrique en font un instrument unique dans la famille des bois au timbre aisément reconnaissable. La clarinette a des caractéristiques exceptionnelles par rapport aux autres instruments de la famille des vents. Tout d'abord, elle est la seule à  avoir une perce cylindrique, alors qu'habituellement, la perce des instruments à  vent est conique. La perce cylindrique amène à  une autre constatation. La clé de registre, au lieu d'octavier, quintoie ! Par exemple, quand on joue un Do3 et que l'on actionne la clé de registre, on obtient un Sol4 ! La clé de registre qui quintoie et la perce cylindrique en font un instrument unique dans la famille des bois au timbre aisément reconnaissable.
  
-Au XVIIIe siècle, on commence à  trouver des œuvres qui l'utilisent. Vivaldi, toujours avide de nouveautésécrivit trois concerti grossi pour deux clarinettes et deux hautbois vers 1740Haendel composa également une ouverture pour deux clarinettes et corne de chasse en plus de l'utilisation de temps en temps de l'instrument dans ses symphoniesMolter donna naissance à  des concerti écrits pour des modèles à  deux clés en Ré et Sib !+Mais cette toute nouvelle « clarinette » était jugée peu maniablepas toujours très juste, et ni très homogène dans sa sonoritéDe plus, le clarinettiste devait absolument posséder un râtelier de 7 clarinettes de différentes tailles pour pouvoir jouer aisément dans tous les tonalités.
  
-Dans les années 1780Stamitz et Fuchs composèrent de nombreux concerti pour les membres de l'orchestre de Mannheim. Une clarinette à  cinq clés apparut vers 1778. Les concerti de Stamitz et Fuchs prouvent que cet instrument était devenu virtuose et qu'il passait aisément du registre grave au registre aigu. Cependant, on ne pouvait pas exécuter facilement des passages chromatiques et l'on n'avait pas la possibilité de jouer dans toutes les tonalités.+On commence alors à  trouver des œuvres qui l'utilisent. Vivalditoujours avide de nouveautés, écrivit trois concerti grossi pour deux clarinettes et deux hautbois vers 1740. Haendel composa également une ouverture pour deux clarinettes et corne de chasse en plus de l'utilisation de temps en temps de l'instrument dans ses symphoniesMolter composa des concerti écrits pour des modèles à  deux clés en ré et si♭ !
  
-Cet instrument faisait l'objet à  cette époque de nombreuses expérimentations notamment pour le forage de la perce et le percement des trous. Le problème majeur était qu'il fallait presque une clarinette particulière pour chaque tonalité ! Rapidement, un système de corps de rechange fut mis en place. Par exemple, à  partir d'une clarinette en Ut, il était possible de «transformer» l'instrument en Sib en utilisant un corps de rechange s'adaptant au pavillon. On retrouvait d'ailleurs le même système pour la famille des flûtes, et plus généralement la famille des bois. C'est certainement pour cette raison qu'encore aujourd'hui, la clarinette est construite de cette manière, avec des tenons s'emboîtant les uns dans les autres.+En raison de ces difficultés, les compositeurs majeurs de cette période l’utilisent peu, lui préférant la flûte traversière ou le hautbois. 
 + 
 +Il faut attendre la fin du XVIIIème siècle et quelques « retouches » sur l’instrument original (ajout de clés supplémentaires, amélioration de la perce, fabrication plus soignée) pour voir la clarinette prendre un essor considérable dans toute l’Europe. Les orchestres et les musiques militaires l’utilisent de façon permanente ce qui aide à rendre l’instrument accessible au plus grand nombre. 
 + 
 +Dans les années 1780, Stamitz et Fuchs composèrent de nombreux concerti pour les membres de l'orchestre de Mannheim. Une clarinette à  cinq clés apparut vers 1778. Les concerti de Stamitz et Fuchs prouvent que cet instrument était devenu virtuose et qu'il passait aisément du registre grave au registre aigu. Cependant, on ne pouvait pas exécuter facilement des passages chromatiques et l'on n'avait toujours pas la possibilité de jouer dans toutes les tonalités. 
 + 
 +Cet instrument faisait l'objet à  cette époque de nombreuses expérimentations notamment pour le forage de la perce et le percement des trous. Rapidement, un système de corps de rechange est mis en place. Par exemple, à  partir d'une clarinette en Ut, il était possible de «transformer» l'instrument en Sib en utilisant un corps de rechange s'adaptant au pavillon. On retrouvait d'ailleurs le même système pour la famille des flûtes, et plus généralement la famille des bois. C'est certainement pour cette raison qu'encore aujourd'hui, la clarinette est construite de cette manière, avec des tenons s'emboîtant les uns dans les autres.
  
 Mozart composa son quintette et son concerto pour un prototype à  cinq clés modifié descendant jusqu'au Do et conçu par son ami Stadler. Mozart appréciait la sonorité de la clarinette proche selon lui de la voix humaine. La correspondance avec son père prouve qu'il était réellement sous le charme de l'instrument. Il est difficile d'imaginer que les pages de Mozart, virtuoses et pleines de modulations furent interprétées avec une clarinette si rudimentaire ! Il est évident qu'il composa ces pages sans se préoccuper des limites de l'instrument. Sa musique était un défi pour les clarinettistes de l'époque et en particulier Stadler. Mozart composa son quintette et son concerto pour un prototype à  cinq clés modifié descendant jusqu'au Do et conçu par son ami Stadler. Mozart appréciait la sonorité de la clarinette proche selon lui de la voix humaine. La correspondance avec son père prouve qu'il était réellement sous le charme de l'instrument. Il est difficile d'imaginer que les pages de Mozart, virtuoses et pleines de modulations furent interprétées avec une clarinette si rudimentaire ! Il est évident qu'il composa ces pages sans se préoccuper des limites de l'instrument. Sa musique était un défi pour les clarinettistes de l'époque et en particulier Stadler.
Ligne 32: Ligne 40:
 Quand Müller présenta son nouveau modèle au conservatoire de Paris en 1815, il fut rejeté par le comité. On ne lui reprocha pas la complexité de son modèle mais le fait que désormais, il était possible de jouer dans toutes les clés et d'exécuter avec aisance des passages chromatiques ! Plus besoin de changer sans cesse de clarinettes ! Or, pour le comité, chaque  instrument de la famille avait son charme, sa sonorité et il était dès lors presque blasphématoire que de vouloir les supprimer ! Quand Müller présenta son nouveau modèle au conservatoire de Paris en 1815, il fut rejeté par le comité. On ne lui reprocha pas la complexité de son modèle mais le fait que désormais, il était possible de jouer dans toutes les clés et d'exécuter avec aisance des passages chromatiques ! Plus besoin de changer sans cesse de clarinettes ! Or, pour le comité, chaque  instrument de la famille avait son charme, sa sonorité et il était dès lors presque blasphématoire que de vouloir les supprimer !
  
-Hector Berlioz composa la Symphonie fantastique en 1830. À cette époque, il est probable qu'il n'y avait qu'un clarinettiste par orchestre et qu'il jouait la plupart du temps sur un modèle à  au moins treize clés, de type Müller. La clarinette était à  ce moment dans une période de transition où les clarinettistes demandaient aux facteurs d'instruments des modèles de plus en plus performants. Il n'y avait pas de véritable standard. Les compositeurs composaient en général pour la clarinette à  treize clés dite de Müller. Dans sa symphonie, Berlioz fit appel dans son cinquième tableau à  une extravagante clarinette en Ré ! Aujourd'hui, la clarinette en Ré est un instrument presque disparu. Souvent, les soli sont joués à  la petite Mi+Hector Berlioz composa la Symphonie fantastique en 1830. À cette époque, il est probable qu'il n'y avait qu'un clarinettiste par orchestre et qu'il jouait la plupart du temps sur un modèle à  au moins treize clés, de type Müller. La clarinette était à  ce moment dans une période de transition où les clarinettistes demandaient aux facteurs d'instruments des modèles de plus en plus performants. Il n'y avait pas de véritable standard. Les compositeurs composaient en général pour la clarinette à  treize clés dite de Müller. Dans sa symphonie, Berlioz fit appel dans son cinquième tableau à  une extravagante clarinette en Ré ! Aujourd'hui, la clarinette en Ré est un instrument presque disparu. Souvent, les soli sont joués à  la petite mi
  
 A partir du XIXème siècle, la clarinette ne cesse de s’améliorer pour répondre aux exigences des goûts musicaux en perpétuelle évolution. A partir du XIXème siècle, la clarinette ne cesse de s’améliorer pour répondre aux exigences des goûts musicaux en perpétuelle évolution.
Ligne 46: Ligne 54:
  
 Le facteur d'instruments allemand Oskar Oelher inventa un système de clés beaucoup plus proche de celui utilisé par Müller. Le son de la clarinette allemande est très différent de la clarinette française (Boehm). Le timbre est dense et pénétrant. La différence se trouve au niveau du forage de la perce qui est plus étroite bien que le système de clés doive également jouer un rôle. L'anche placée sur le bec est un peu plus courte et étroite également. Le modèle d'Oelher a 22 clés et 5 anneaux. Avec ces clés supplémentaires, ce modèle améliore grandement la justesse de certaines notes. Le revers du système est qu'il est plus difficile de jouer sur une clarinette allemande que sur une clarinette française. Le facteur d'instruments allemand Oskar Oelher inventa un système de clés beaucoup plus proche de celui utilisé par Müller. Le son de la clarinette allemande est très différent de la clarinette française (Boehm). Le timbre est dense et pénétrant. La différence se trouve au niveau du forage de la perce qui est plus étroite bien que le système de clés doive également jouer un rôle. L'anche placée sur le bec est un peu plus courte et étroite également. Le modèle d'Oelher a 22 clés et 5 anneaux. Avec ces clés supplémentaires, ce modèle améliore grandement la justesse de certaines notes. Le revers du système est qu'il est plus difficile de jouer sur une clarinette allemande que sur une clarinette française.
- 
 ==== Chronologie ==== ==== Chronologie ====
  
Ligne 247: Ligne 254:
 D'une façon très pragmatique, si vous avez besoin de jouer en extérieur, le choix d'une clarinette en métal ou en résine (résistant aux intempéries) est une bonne option. D'une façon très pragmatique, si vous avez besoin de jouer en extérieur, le choix d'une clarinette en métal ou en résine (résistant aux intempéries) est une bonne option.
  
 +===== La dénomination des registres =====
 +
 +  *  mi (mib pour les détenteurs de fullboehm) - si = registre grave ou **chalumeau**
 +  *   do - sib = registre **médium**, notes de gorge
 +  *   si - si = registre **clairon** (comprenant le bas clairon et le haut clairon)
 +  *   do (deux lignes au dessus de la portée) - fa# = registre **aigu**
 +  *   à partir de sol (4 lignes au dessus de la portée) = registre **suraigu**
 ===== La numérotation des clés ===== ===== La numérotation des clés =====
  
faq/l_instrument.1379247100.txt.gz · Dernière modification: 2013/09/15 14:11 de dickie