Page 5 sur 7

Publié : 04 nov. 2020, 15:39
par LEBOUBOU
EricW a écrit :
Le Bassiste a écrit :Oui soprano, la Privilège MkII. Pour la justesse : de mémoire elle a un écart entre les registres. Si elle en a un de bon le reste est faux, ou un truc comme ça je lui demanderai si je la revoie. Elle veut acheter une Buffet la prochaine fois...
Alors ça c'est quand même fou... Normalement c'est une histoire réglée depuis l'apparition des perces polycylindriques cette historie d'écart entre les registres.

E.
Effectivement, sur ma paire de Privilège(s), ça se passe plutôt bien niveau justesse ET égalité de pression entre les registres :D
Maintenant, cette histoire de perce poly-cylindrique rend probablement difficile la transposition à un instrument en métal.
Dommage, le métal permettrait probablement de résoudre pas mal de soucis de justesse en fonction de la température extérieure
Une clarinette en ébène va mettre des plombes à chauffer dans une pièce en dessous de 19° alors que pratiquement pas de souci avec un sax

Publié : 04 nov. 2020, 17:46
par Dim
Pourquoi on ne pourrait pas usiner le métal comme on usine le bois ?

Publié : 04 nov. 2020, 18:16
par LEBOUBOU
Dim a écrit :Pourquoi on ne pourrait pas usiner le métal comme on usine le bois ?
a priori faisable, pourquoi pas en impression 3D également, techniquement je ne vois effectivement rien qui en empêcherait un ingénieur digne de ce nom :wink:
D'où ensuite nécessité de modifier la chaine de fabrication, voire les profils de ces poly-cylindres qui ne répondront peut-être pas de la même façon,
un peu de recherche par ci, des tests par là et on reparle du coût final et du marketing pour vendre ces clarinettes à des gens (nous) qui vantent la "chaleur" de l'Ébène et du Roseau-du-Var...
yapuka se lancer! :roll:

Publié : 05 nov. 2020, 18:17
par dgallo
Bonjour,
LEBOUBOU a écrit : Dommage, le métal permettrait probablement de résoudre pas mal de soucis de justesse en fonction de la température extérieure
Une clarinette en ébène va mettre des plombes à chauffer dans une pièce en dessous de 19° alors que pratiquement pas de souci avec un sax
Je confirme quand il faut faire une journée de bœuf au mois d'octobre ou novembre en Bretagne, je prends la clarinette métal : en moins de 2 minutes elle est en température et joue nickel, avec la festival greenline une nuit de juillet dans un courant d'air froid je n'ai pas réussi à être juste dans l'aigu de toute la presta ...

Daniel

Publié : 05 nov. 2020, 19:22
par clario
J'ai toujours entendu les anciens clarinettistes dire que les clarinettes en métal avaient été délaissées entre autres à cause des problèmes de diapason liée aux phénomènes de dilatation du métal (sur le papier, coef cuivre = 17 E-6 /°C contre coef bois en axial = 5 E-6/°C. Sur le papier, ça fait un rapport 3).
Ce serait intéressant de connaître le coefficient de dilatation du Green line qui devrait être moins sujet au phénomène de rétractabilité du bois.
Néanmoins un grand nombre d'instruments à vent est en métal, même certaines grandes clarinettes, et ce problème se gère très bien.

Pour les geeks, il reste l'auto-tune :mrvert:

Publié : 05 nov. 2020, 20:07
par dgallo
Bonsoir,

Je pense que quelque soit la température extérieure, l'air que l'on exhale, donc qu'on souffle dans la clarinette est à une température d'environ 30° ; si la clarinette est juste à cette température là (métal ou bois) elle le sera après un certain temps de jeu quelle que soit la température extérieure. A partir de là, tout dépend comment on joue dans une atmosphère trop chaude ou trop froide : si on joue en continu pas de problème quel que soit le matériau, par contre si on joue par intermittences, le métal va regagner plus vite sa justesse, mais la reperdre plus vite aussi pendant les pauses donc la clarinette métal convient mieux pour des périodes de jeu relativement courtes avec des pauses longues et la clarinette bois ou résine pour des périodes longues avec des pauses courtes, à cause des différences d'inertie thermique.

Daniel

Publié : 05 nov. 2020, 20:34
par LEBOUBOU
dgallo a écrit :Bonsoir,

Je pense que quelque soit la température extérieure, l'air que l'on exhale, donc qu'on souffle dans la clarinette est à une température d'environ 30° ; si la clarinette est juste à cette température là (métal ou bois) elle le sera après un certain temps de jeu quelle que soit la température extérieure. A partir de là, tout dépend comment on joue dans une atmosphère trop chaude ou trop froide : si on joue en continu pas de problème quel que soit le matériau, par contre si on joue par intermittences, le métal va regagner plus vite sa justesse, mais la reperdre plus vite aussi pendant les pauses donc la clarinette métal convient mieux pour des périodes de jeu relativement courtes avec des pauses longues et la clarinette bois ou résine pour des périodes longues avec des pauses courtes, à cause des différences d'inertie thermique.

Daniel
J'ai la même vision, mais j'ai idée qu'on peut pallier le refroidissement du métal en l'isolant: une fois chauffé (vite), il pourra le rester.
A défaut de clarinettes en métal de ce genre, je suis en train de tester des barillets métal/isolant.
Les débuts sont plus que prometteurs :)

Publié : 05 nov. 2020, 21:13
par clario
Si il y a un tourneur sur le forum, il serait intéressant de tourner un barillet en Invar dont le coefficient de dilatation est très faible.
Le coût de l'invar n'est pas si élevé au regard du prix d'un barillet en bois.

Publié : 05 nov. 2020, 21:40
par LEBOUBOU
clario a écrit :Si il y a un tourneur sur le forum, il serait intéressant de tourner un barillet en Invar dont le coefficient de dilatation est très faible.
Le coût de l'invar n'est pas si élevé au regard du prix d'un barillet en bois.
C'est quoi l'invar ?

Publié : 05 nov. 2020, 21:42
par LEBOUBOU
[quote="LEBOUBOU"
C'est quoi l'invar ?[/quote]

Google est un pote !
Trouvé sur Wikipedia :)

Publié : 05 nov. 2020, 21:50
par LEBOUBOU
clario a écrit :Si il y a un tourneur sur le forum, il serait intéressant de tourner un barillet en Invar dont le coefficient de dilatation est très faible.
Le coût de l'invar n'est pas si élevé au regard du prix d'un barillet en bois.
Pourquoi pas essayer l'Invar... Je soumettrai l'idée.
Mais nous sommes partis dans une optique opposée, à savoir un matériau qui s'echauffe vite et conserver la température du souffle en l' isolant...
Mais merci, je vais en parler au comité scientifique :wink:

Publié : 05 nov. 2020, 23:59
par dgallo
LEBOUBOU a écrit : Mais nous sommes partis dans une optique opposée, à savoir un matériau qui s'echauffe vite et conserver la température du souffle en l' isolant...
Mais merci, je vais en parler au comité scientifique :wink:
Une clarinette métal avec doudoune quoi :mrvert: :mrvert: :mrvert:

Publié : 06 nov. 2020, 00:23
par LEBOUBOU
dgallo a écrit :
LEBOUBOU a écrit : Mais nous sommes partis dans une optique opposée, à savoir un matériau qui s'echauffe vite et conserver la température du souffle en l' isolant...
Mais merci, je vais en parler au comité scientifique :wink:
Une clarinette métal avec doudoune quoi :mrvert: :mrvert: :mrvert:
Exactement ! :lol:

Publié : 06 nov. 2020, 02:49
par Soupir
On est en plein délire.

Tout d'abord, l'effet de dilatation/contraction de l'instrument suite à des changements température a un effet absolument négligeable sur la hauteur du son. Si on parle de coefficient de dilatation de 5e-6 / degré C, une élévation de température de 10C entraînerait un allongement total de l'instrument de ... 0.003 mm!
De plus, si la dilatation de l'instrument avait un effet, le fait de chauffer une clarinette l'allongerait notablement donc abaisserait le son plutôt que le réhausser.

Non, ce qui influe sur le diapason est la température de l'air qui vibre dans la clarinette, qui influe sur la vitesse du son dans l'instrument.

La fréquence F est fonction de la vitesse du son (V) et la distance entre l'extrêmité du bec et le premier trou ouvert (D) selon la formule (1):
F = V / 4.D ( Pourquoi le 4 ? Parce qu'une onde parcourt 4 fois la distance D au cours d'une période).

Notez qu'un changement de 5 degrés a un effet considérable sur le diapason. En effet, à la pression atmosphérique (101.3 kPa), un entre passage de 20C à 25C va faire varier la vitesse du son de 343.4 m/s à 346.3 m/s, donc selon la formule (1) le diapason va passer de 440 Hz à 444 Hz (la distance D, on l'a vu plus haut, ne change pas). C'est beaucoup, et on voit donc qu'on a, entre une clarinette froide et chauffée, un changement de température de l'air de l'ordre de 2 à 5 degrés (certainement pas 10C, qui ferait passer de 440 Hz à 447.5 Hz).

Voilà pour la température de l'air. Maintenant, pour l'instrument, ce n'est pas tant sa la température qui importe mais sa capacité à influencer la température le l'air qui sort des poumons (laquelle dépend d'ailleurs du temps pendant lequel l'air est resté dans les poumons!). Et cela dépend d'une propriété appelée effusivité, qui est la capacité d'un matériau à absorber ou restituer un apport de chaleur (marchez pieds nus sur un sol en parquet ou en carrelage à la même température et vous ressentirez ce qu'est l'effusivité). Une clarinette en bois (effusivité faible) va échanger beaucoup moins de chaleur qu'une clarinette en métal, ce qui est plutôt bien (on cherche à éviter que les éléments extérieurs influent sur le diapason). De plus, c'est seulement sur une très faible épaisseur de la perce que la température a un effet (le bois étant bon isolant). C'est pour cela que pour chauffer une clarinette rapidement, on peut simplement souffler quelques longues bouffées dans une clarinette à vide (sans le bec) pour réchauffer la perce (bien plus efficace que de jouer le même temps). Après cela, les choses sont assez stables et la température du reste de l'instrument a très peu d'importance.

Publié : 06 nov. 2020, 14:36
par jp
Je confirme le changeent de température. Je joue en concert depuis des années sur une clarinette métal. S'il fait froid, quand je la pose pour un morceau, le morceau suivant elle est froide et je suit (très) faux. Par contre, je n'ai aucun scrupule à soufller dedans sans bec pour la chauffer, ce que je ne fais pas avec une clarinette en bois (j'essaie que ça reste progressif). A la basse, je gère le fait que ça refroidusse (mais moins vite) au pif avec le bocal réglable. Et j'évite autant que possible les scènes en hiver en plein air pour ne pas bouziller mes instruments (sauf la métal dont j'ai déjà joué par -5 degrés*.
jp

* Ah oui, chose amusante, par -10/-15 la clar ne joue plus du tout, j'ai déjà essayé.