Il est vrai qu'on peut faire un morceau complet avec une seconde mineure:
https://www.youtube.com/watch?v=9PBVX4uVNrA
Ebene671, ton jugement t'appartient mais je le touve bien réducteur. As-tu déjà entendu un clarinettiste qui maîtrise l'aigu et le suraigu ?
Techniquement, la note se situant deux lignes au dessus de la portée en clé de sol n'appartient même pas au registre aigu (même si on l'appelle communément do aigu), c'est la limite supérieure du registre clairon. Ce que l'on appelle classiquement contre-ut est le do de l'octave au dessus, qui est la limite supérieure de ce qu'on trouve et ensigne dans le répertoire classique. La clarinette peut encore jouer une octave au dessus du contre-ut (pour les cracks, je m'empresse de dire que ce n'est pas mon cas).
Les notes de la première octave aigüe (on dit le plus souvent aigu du do au sol et suraigu au delà) sont parmi les plus belles et les plus délicates que l'on peut sortir à la clarinette.
Il est vrai que l'on est plus rarement exposé à des beaux exemples de suraigu à la clarinette, car:
- L'apprentissage (note = air + doigté) sans comprendre vocalisation et harmoniques, qui est malheureusement monnaie courante, ne marche pas dans le suraigu (ça ne marche dèjà pas bien pour le reste).
- Les doigtés "classiques" au dessus du do aigu, qui sont la manière la plus facile de sortir (au sens d'accoucher de) la note, sont très souvent inadéquats (justesse, timbre, dynamique) en situation réelle.
- Le répertoire classique contient moins de belles écritures pour le suraigu. Jusqu'au sol, il y a plein de belles choses écrites avec des notes délicates, au delà on connaît surtout les morceaux de bravoure où on pousse la note à la fin d'un concerto.
Maîtriser le suraigu demande
beaucoup de travail: une embouchure solide, une bonne compréhension de la vocalisation et des harmoniques, l'apprentissage et l'essai de
nombreux doigtés (il y en a plus de 200) pour trouver ceux qui fonctionnent bien selon son matériel.
Mais c'est ô combien gratifiant à mon avis!