dbanon a écrit : ↑18 déc. 2021, 20:35Je trouve qu’ajouter des fioritures partout et attaquer chaque note un quart de ton en dessous ne suffit pas à faire « sonner » jazz. Quelque chose me gêne, je trouve vraiment que ça ne fonctionne pas, et peut être que l’orchestre et la percu ne sont pas à la hauteur (j’ai même pas vraiment fait attention) mais pour moi le soliste ne fait pas le job. Alors attention, c’est brillant hein, aucun souci là dessus mais ça me donne surtout l’impression d’un grand clarinettiste classique qui joue un morceau jazz.Soupir a écrit : ↑18 déc. 2021, 19:41Perso je trouve que c'est pas mal le job du percussionniste d'assurer le côté swing, et là il ne groove pas des masses et n'entraîne pas l'accompagnement avec lui. C'est probablement parce qu'il doit penser à la direction en même temps, et cette video est une bonne illustration du chacun son travail. Tout le monde l'entend la percu, donc on laisse le percussionniste se concentrer exclusivement sur le rythme, et une autre personne fait le chef en assurant le caractère global de la pièce et en attachant les ficelles où il faut avec le visuel.dbanon a écrit : ↑18 déc. 2021, 11:33 Je viens de tomber sur une interprétation du concerto d’Artie Shaw par Andreas Ottensamer, j’aime pas du tout :
https://youtu.be/DrVso0pr5nM
Il en fait des caisses et ça tombe complètement à plat je trouve. D’accord pour la technique mais il manque juste le swing
Bien sûr, les tatillons de la partition pourraient reprocher au clarinettiste d'esquiver le dernier glissando à la fin (du sol suraigu au contre-ut), mais je voudrais bien les y voir!
C'est vrai que l'orchestre n'aide pas, on dirait une grosse machine qui n'arrive pas à suivre, surtout les cordes, y compris la contrebasse. Il y a quelque temps je discutais avec une violoniste d'orchestre qui se mettait au jazz et qui m'expliquait à quel point ce sont deux univers différents du point de vue de la conception du rythme. En effet dans ce cadre, diriger et être batteur en même temps, ça frime bien mais ça ne marche pas trop.
Cela dit le phrasé du soliste est vraiment tout aussi important que le reste pour donner le swing, et là malgré le niveau Andreas Ottensamer, je suis d'accord avec dbanon, ça ne prend pas.
C'est très intéressant je trouve d'écouter en parallèle une des versions par des clarinettistes classiques stars, chez qui on ne peut rien blâmer au niveau technique, et celle d'Artie Shaw. On peut entendre les détails de phrasé dans lesquels ça se joue : le style d'attaques, la subtilité du placement rythmique des accents, la manière d'insuffler du rythme dans l'arrêt des notes aussi... Il y a moyen d'apprendre pas mal de choses, c'est pas souvent qu'on a l'occasion de comparer.