Ah, la perce et l'orientation du baril, une vraie boîte de Pandore!
La perce du baril est importante : il y a souvent une légère conicité, qui évidemment n'est jamais la même d'un modèle à l'autre. Cette conicité a une influence sur la justesse aux extrémités de chaque registre.
Je suis donc assez surpris que ces barils s'adaptent à toutes les clarinettes.
Dans la théorie ce n'est pas faux, et parfois il y a des différences importantes entre marques qui font qu'on a des modèles de barils différents pour différentes marques, mais pour des barils conçus pour une même marque, l'embouchure du clarinettiste devant être capable de compenser plusieurs fois une telle différence (je parle des Sib et La ici), cela ne devrait poser aucun problème de justesse.
Et puis il n'y a qu'à regarder pas plus loin que chez Buffet. On avait l'habitude des barils pour perce RC, R13, Standard, Moening, Chadash, pour Sib et d'autres pour La en plus des longueurs, et là tout à coup Hula hup barbatruc!
https://www.buffet-crampon.com/fr/accessories/barils/
Le baril ICON a été conçu pour s’adapter à tous les modèles de clarinettes Sib et La quelle que soit leur perce ou leur origine
Problème résolu. Les nouveaux barils ICON, c'est encore mieux que le baril d'OMO pour y gagner au change.
Il y a peu, je me suis racheté un baril 66mm pour ma RC, qui était très haute avec son baril de série (mesuré à 64,6 mm). Et donc avant de faire mon choix, j'ai mesuré par curiosité le diamètre intérieur de mes barils de série Festival (famille R13), RC Sib et La. Résultat: aucune différence notable. Comme M.Jourdain, il semble que Buffet a toujours fait des barils de perce ICON sans le savoir.
Pour changer, j'ai opté pour un baril Moening, censé être assez différent dans la conicité. Je constate que si il y a une différence, elle est petite et ne porte pas sur la justesse (peut-être que mon embouchure corrige automatiquement ces différences de justesse) mais plutôt sur la résistance dans les changements de registre, surtout dans le suraigu.
Je suggère à tous ceux intéressés par les problémes de justesse et d'embouchure de regarder l'amusante video de l'excellentissime Ronald Van Spaedonck, où on peut le voir ajuster son do aigu d'une
octave:
https://www.youtube.com/watch?v=-9omZiFzUNw&t=143sToute la video est instructive, et l'utilisation de la respiration circulaire pour passer un alcootest, fallait y penser!
À 14'46 de la video, il ouvre une autre boîte de Pandore: l'orientation du baril. Pour avoir étudié avec Guy Deplus, je sais qu'il y a des convaincus en la matière. En effet, je crois que quand il passait chez Buffet, il essayait les clarinettes pro et notait son orientation préférée du baril pour que Buffet appose on logo dans la bonne orientation. Idem avec le pavillon. D'un naturel sceptique et d'une formation incorrigiblement scientifique, j'ai tendance personnellement à favoriser la croyance en ce qui est reproductible et mesurable par un appareil extérieur et je pense qu'avec des tolérances de fabrication maintenant plus précises, on est assez largement dans l'effet placebo ici. Je doute aussi que Buffet pratique toujours cela de nos jours (quelqu'un ici le sait peut-être et pourrait nous renseigner là-dessus).
Et j'ai toujours pensé que si on voulait être cohérent là-dessus, on devrait préciser: Monsieur X joue sur une clarinette Y avec un baril orienté à +43 degrés et un pavillon orienté à -37 degrés.
Pour en revenir aux barils règlables
en longueur, dont il est question ici, ils sont très populaires, et pour une juste (!) raison. C'est à mon avis particulièrement utile quand on a une clarinette qui doit se mettre rapidement (et rester) en accord avec d'autres types d'instrument comme en musique de chambre.