Alors je tiens en premier à insister sur le fait qu'il s'agit de sensations toutes personnelles, donc les réflexions sont subjectives, basées sur mes goûts personnels, mon gabarit, etc. Aucune intention de troller de ma part, ni d'imposer mes sensations.
Parmi les 38 tailles de clarinettes ayant (à ma connaissance) existé, et la petite quinzaine encore fabriquées, j'ai eu l'occasion d'en pratiquer cinq (sib, la, cor de basset, alto, basse), sans compter les courts essais d'autres (lab, mib, contralto et contrebasse).
Je me rends compte tout d'abord que je ne suis pas fan des aigus. Pour moi, même lorsque c'est joué par un grand professionnel, la clarinette soprano n'est pas intéressante au dessus du mi aigu ; c'est d'ailleurs ce que je ressens avec un violon, un hautbois : leur tessiture m'agresse dans leur partie haute. J'aime bien jouer de la clarinette en sib (ou en la lorsque j'en avait encore une), mais je la trouve inutile dans ses aigus alors que dans les graves j'aimerais descendre plus bas. Restant dans la tessiture la plus commune (sib), pour moi l'instrument idéal serait sans doute la sib de basset.
Si j'adore les instruments graves dans leur grave, je déteste leur aigu et la basse ne fait pas exception à ce ressenti. Ca m'a amusé de jouer de la basse, j'en joue d'ailleurs encore un peu, mais je trouve qu'elle manque de graves pour faire une vraie voix de basse (et pourtant j'ai le modèle à l'ut) et je ne suis pas intéressé par ses aigus. Sans doute une contralto serait-elle plus intéressante pour moi pour ces registres. Mais je trouve déjà la basse trop lourde, trop imposante. Peut-être parce que je suis sensible à la culture asiatique, j'aime les choses qui savent être là sans s'imposer, et clairement ce n'est pas le cas d'une basse, même au mib. Malgré la (relative) nouveauté de la possession de la basse à l'ut, je m'ennuie déjà avec, en tout cas je n'ai pas le plaisir de la retrouver à chaque fois.
Il reste alors les instruments de tessiture intermédiaire, qui de toutes façons dans beaucoup de famille m'attirent : j'aurais volontiers joué de l'alto (alors que violon ou cello, non), du cor anglais. Pour moi on dispose de certains graves et l'instrument monte raisonnablement dans l'aigu. J'ai trouvé que les altos (Selmer ou Leblanc) n'ont pas un suraigu exceptionnel, mais jusqu'au sol ce n'est pas trop pauvre. Ayant eu à la fois une alto et un cor de basset, j'ai fini par faire un choix, et le cor de basset petite perce Selmer, bien que je le maitrise mal, a été ce choix. On a l'impression de cette soprano qui descend dans le grave, notamment du à sa petite perce. Il est joli jusqu'au sol aigu (soit trois notes au dessus de la sib), qui me permet d'avoir un do en son réel et donc un ré aigu de clarinette sib, mais surtout j'ai les graves, avec cette sensation de soprano qui descend et que j'apprécie particulièrement. Comme l'avait expliqué C. Mercadier lors de l'un de ses concerts, le trio de cor de basset a eu son heure de gloire à l'époque Mozartienne car cet instrument était le seul (transportable) qui permettait d'avoir plus ou moins la tessiture du quatuor vocal, avec des graves et des aigus. Parce que je n'avais pas le temps de tout jouer, j'ai revendu l'alto qui était moins facile à jouer dans le haut de la tessiture, et dont j'aimais moins le son, et dont la tessiture était proche. L'alto va être plus intéressante dans un environnement plus "sonore" où l'on trouve des sections de sax et/ou de cuivres (harmonie, jazz), le cor de basset va permettre de faire de la belle musique intime.
Finalement mon choix est fait : une sib (dont j'aimerais un jour avoir l'extension amovible jusqu'à l'ut) et un cor de basset sont mes deux favoris, avec une préférence pour le deuxième, même si pour l'instant je ne rechigne pas à sortir la basse pour la musique d'harmonie. Et si je ne devais en jouer qu'une, hors de toute contrainte de partitions (ce qui est rare en classique
